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BLOG du projet "11 septembre 2001" lycée Jean Renoir

vendredi 9 septembre 2011

ON EN PARLE dans Le Parisien



Ils avaient 7 ou 8 ans quand les tours du World Trade Center se sont effondrées: des lycéens de Seine-Saint-Denis rejouent ce week-end la tragédie du 11 septembre 2001 sur les planches du Théâtre de la Ville à Paris dans la pièce "D'un 11 septembre à l'autre".Francois Guillot
"En 2001, on était petits, on n'avait pas conscience de ce qui se passait, pour moi ça se résumait à des images choc à la télévision et le visage effrayé de mes parents", raconte Soumail, 18 ans, élève de première à Aulnay-sous-Bois, installé dans une loge du théâtre parisien avant une des dernières répétitions. 
Pour Maxime, 17 ans, scolarisé à Noisy-le-Grand, "cet événement a bouleversé le monde et la question est de savoir comment ça se passe après". Après les attentats, "il y a eu les clichés sur les musulmans et un amalgame avec les terroristes, la communauté musulmane en a beaucoup souffert", regrette-t-il.
Samedi et dimanche, ils seront 44 jeunes de Seine-Saint-Denis, en costume de pilote ou d'homme d'affaires, sur la scène du Théâtre de la Ville pour trois représentations de la pièce "D'un 11 septembre à l'autre", mise en scène par Arnaud Meunier d'après le texte de Michel Vinaver "11 septembre 2001", où sont entrelacés des témoignages recueillis par l'auteur peu après les attentats.
Au delà de la commémoration, explique Arnaud Meunier, "je voulais interroger le présent et surtout le futur". "Tous ces jeunes gens représentent d'une certaine manière ceux qui étaient les salariés des Twin Towers, puisque Manhattan, c'est vraiment une terre d'intégration", poursuit le metteur en scène. "C'est aussi ce choc-là que j'ai envie de créer chez le spectateur, ce trouble de se dire que l'on peut voir chez ces lycéens une incarnation possible des protagonistes de l'événement", dit-il.
Ces lycéens du 93, originaires de 20 pays différents, "ont davantage vu leur vie changer après les attentats du 11 septembre, avec la montée de l'islamophobie, la recrudescence de la méfiance", selon lui. "Mais ils ne savaient pas que c'est à ce moment que les choses ont basculé, l'idée est donc de leur redonner cette perspective historique".
Après deux semaines de répétition en août à la Comédie de Saint-Etienne, les lycéens y ont déjà joué la pièce les 4 et 5 septembre devant 600 personnes.
Pendant "cette année de travail, on a beaucoup appris sur le 11-Septembre qu'on ne verra plus jamais pareil, on a aussi revu nos clichés sur le théâtre qu'on croyait ennuyeux, on s'est ouverts et surtout on est fiers de nous", martèle Sabrina, brune aux yeux noirs de 16 ans, d'Aulnay-sous-Bois.
"On essaie de ne pas se mettre la pression pour Paris mais cette fois, nos familles vont être dans la salle. Il y a forcément du stress mais c'est avant tout de l'excitation et de l'adrénaline", estime Christopher, 18 ans, habitant de Bondy.
Arnaud Meunier leur répète qu'il faut qu'ils soient des "samouraïs, quand bien même le décor s'écrase, il faut continuer à jouer".
L'autre objectif de ce travail, pour le metteur en scène, était de "faire voler en éclat les préjugés sur les jeunes et sur ceux du 93 en particulier. Après un an de travail, il y a une puissance qui s'est développée, une force surprenante et le public de Saint-Etienne a été étonné de ça", se réjouit-il.