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BLOG du projet "11 septembre 2001" lycée Jean Renoir

lundi 23 mai 2011

ON EN PARLE

Enfants le 11 septembre, ils rejouent le drame au théâtre 10 ans après

Le 11 septembre 2001, ils n'étaient que des enfants. Dix ans plus tard, des lycéens de Seine-Saint-Denis de 20 nationalités affronteront le trac sur la scène du Théâtre de la Ville dans le cadre du projet "D'un 11 septembre à l'autre".
"Cet événement a bouleversé le monde et la question est de savoir comment ça se passe après", explique Maxime, 17 ans, du lycée Evariste-Galois de Noisy-le-Grand. "Après les attentats, il y a eu les clichés sur les musulmans et un amalgame avec les terroristes, la communauté musulmane en a beaucoup souffert", regrette cet adolescent âgé de 7 ans à l'époque, qui se souvient des images les plus fortes à la télévision.
Mais pourquoi avoir choisi des élèves issus de trois lycées de Seine-Saint-Denis ? "Ils ont davantage vu leur vie changer après les attentats du 11 septembre, avec la montée de l'islamophobie, la recrudescence de la méfiance. Mais ils ne savaient pas que c'est à ce moment que les choses ont basculé, l'idée est donc de leur redonner cette perspective historique", explique Arnaud Meunier, metteur en scène de la pièce "11 septembre 2001", écrite par Michel Vinaver peu de temps après les attentats.
Depuis la rentrée de septembre, ces 45 élèves travaillent sur ce spectacle à travers des ateliers de théâtre mais aussi en rencontrant d'autres équipes artistiques, un ethnologue ou en allant voir des pièces dans des théâtres parisiens. Cinq comédiens professionnels jouent aux côtés des lycéens.
Vendredi, ils répétaient tous ensemble une dernière fois au Théâtre de la Commune à Aubervilliers, avant de se retrouver à la Comédie de Saint-Etienne pour de nouvelles répétitions en août puis au Théâtre de la Ville à Paris pour la création du spectacle en septembre.
"C'est une pièce où sont entrelacés les différents témoignages recueillis par l'auteur, qui seront interprétés par les lycéens en français, mais il y a un choeur qui accompagne le texte et qui, lui, sera en anglais", ajoute M. Meunier.
Sabrina, jeune fille de 16 ans du lycée Voillaume d'Aulnay-sous-Bois, fait partie de ce choeur. "J'ai doublé mes notes en anglais et je suis certaine que c'est grâce à ça car je m'intéresse plus à la langue qu'avant et ça c'est un vrai bénéfice", se réjouit-elle.
"L'idée est de construire un projet avec une ossature à la fois artistique, éducative et culturelle afin d'ouvrir le regard de ces jeunes", précise Jean-Michel Gourden, directeur de l'association Citoyenneté jeunesse, qui a participé au projet.
"Cette expérience me plaît, ça me libère!", lâche Diana, adolescente de 16 ans d'origine africaine du lycée Jean-Renoir de Bondy. "Je joue le personnage de George W. Bush, c'est un bon challenge" et "ce qui est très intéressant, c'est le travail que l'on fait sur nous-même, avec un travail sur la mémoire, la concentration ou encore l'articulation", affirme-t-elle.
Même constat pour Sabrina, qui n'en revient pas "d'oser aujourd'hui prendre la parole en public". "Avant j'avais honte mais grâce à cette expérience je fais abstraction des autres", se félicite-t-elle.
"On les a vu s'épanouir au fil du temps, ils nous disent se +sentir importants+, c'est un formidable retour", raconte Philippe Durand, un des comédiens professionnels de la pièce, qui anime des ateliers hebdomadaires dans les trois lycées.
"C'est un vrai spectacle artistique et pas un simple spectacle de fin d'année, je ne pensais pas que ça allait être aussi gros", explique Diana, des étoiles dans les yeux.
AFP
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