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BLOG du projet "11 septembre 2001" lycée Jean Renoir

lundi 19 septembre 2011

ON EN PARLE dans Mondomix


ACTUALITE

11 septembre theatre de la ville islam interview 

Arnaud Meunier : "L’islamophobie a été théorisée à partir du 11 septembre 2001"

08/09/2011 

A l’occasion du dixième anniversaire du 11 septembre, trois représentations exceptionnelles de la pièce de Michel Vinaver, 11 septembre 2001, auront lieu au Théâtre de la Ville. Ce projet ambitieux qui réunit une quarantaine d’adolescents  de Seine-Saint-Denis, représentants par leurs origines diverses de la jeunesse mondialisée, a pour vocation de questionner le spectateur sur ses propres préjugés et d’ouvrir une réflexion sur l’avenir. Rencontre avec le metteur en scène Arnaud Meunier…


Pourquoi avoir choisi de mettre en scène cette pièce?

Arnaud Meunier : Au moment où la planète entière va être dans un geste de commémoration du dixième anniversaire du 11 septembre, ce qui m'intéressait c'était de se poser la question de ce que le théâtre pouvait faire que la télévision ou le cinéma ne peuvent pas faire. 
La pièce de Michel Vinaver11 septembre 2001, a été écrite dans les jours et les semaines qui ont suivi les événements et avait pour objet de les fixer à l'état brut, sans fiction, c'est à dire en entremêlant des témoignages issus de journaux américains - comprenant les discours officiels deBush, de Ben Laden, le testament de Mohamed Atta, tout un tas de matériaux qui se sont entremêlés pour créer une forme de partition, une pièce chorale  écrite à la manière d'une passion de J.S Bach.


Les derniers mots de la pièce sont : "Et maintenant, et maintenant, et maintenant"... Ce qui m'intéressait c'était de me dire que le théâtre pouvait interroger le futur plutôt que le passé, d'être dans un mouvement prospectif au moment où tout le monde sera dans un mouvement rétrospectif.  D'où l'idée de le faire interpréter non pas par des comédiens professionnels classiques mais par des lycéens et pas n'importe quel type de lycéens mais des lycéens qui n'avaient pas de pratique théâtrale et artistique quand on les a rencontrés. Ces lycéens viennent tous d'un même département, la Seine Saint Denis, dont on parle en général à travers les médias pour de mauvaises raisons. A partir du moment où le projet est né, on s'est mis en route pour arriver à rendre l'aventure possible.













Selon vous, cette pièce a-t-elle un intérêt actuel?



Arnaud Meunier : Ce qui m'a motivé, c'est le fait de me dire que cette pièce et ses protagonistes, (Donald Rumsfeld, Bush, Ben Laden mais aussi l'hôtesse de l'air morte dans le premier avion, etc...) seraient interprétés par des jeunes gens dont une partie est de confession musulmane. Ce n'est pas le moindre des symboles que d'avoir au Théâtre de la Ville, l'un des plus gros théâtres de France, cette jeunesse là qui interprète cet événement le week-end du 10 ème anniversaire du 11 septembre.


Ce qui m'intéressait principalement, c'était le reflet et l'écho que donne cet événement aujourd'hui, parce que je pense que l'islamophobie n'est pas née malheureusement avec le 11 septembre 2001 mais elle a été en grande partie théorisée et doctrinisée à partir du 11 septembre 2001.
 On a vu sortir un certains nombres d'ouvrages qui ont dit que l'islam n'était pas compatible avec la démocratie, ou qu'il y avait une cohérence de civilisation qui n'était pas compatible avec l'Occident. Pourtant, parmi les victimes du 11 septembre 2001, il y a des musulmans, parmi les héros qui ont aidé, il y a des musulmans, etc...


C'est à partir de cet événement qu'on parle de choc des civilisations, c'est à partir de cet événement que l'administration Bush utilise l'axe du Bien contre l'axe du Mal, qu'on manipule les opinions publiques avec la peur et la méfiance de l'autre, ...
  En tant que citoyen, je vis avec de plus en plus de difficultés le fait de détricoter constamment tout ce qui peut faire une société, tout ce qui contribue à un vivre ensemble. J'entendais avec plaisir tout à l'heure Pierre Rosenvallon (historien de la démocratie) parler de l'urgence de reconstruire ce qui fait qu'une société puisse vivre ensemble. Au fond, c'est ça qui a fondé mon désir artistique : faire un spectacle qui pouvait interroger le spectateur sur son propre préjugé. Après le 11 septembre 2001 et après les émeutes de 2005, une équation s'est mise en place : jeunes de banlieue = majoritairement  musulmans = délinquants ou islamistes. Donc ce spectacle est pour moi une opportunité formidable d'interroger ce raccourci violent qui blesse profondément et les gens et notre société. 



Quel regard ces jeunes portent-ils sur le 11 septembre? Ont-ils des souvenirs? Leur regard a-t-il évolué tout au long de la mise en scène?


Arnaud Meunier : Ils ont très peu de souvenirs de l'événement en tant que tel, puisqu'ils avaient 6-7 ans au moment de l'événement. Ils ont surtout le souvenir que ça a marqué leurs parents et ils ont conscience que cet événement a modifié leur vie. Le travail qui a été fait a été un triple travail. D'abord un travail artistique avec ma compagnie et les cinq comédiens qui ont mené le travail tout au long de l'année de manière patiente et méthodique. Un travail pédagogique fait par une association qui s'appelle Citoyenneté Jeunesse qui les a emmenés au théâtre, à des spectacles de danse, dans des musées, et qui intervenait sur un certain nombre de concepts : qu'est ce que c'est qu'un arabe ? un musulman ? tous les musulmans sont-ils arabes ? tous les arabes sont-ils musulmans ? ... Enfin, les enseignants ont fait un travail énorme pour réinvestir toute l'année tout ce qu'on faisait.

Leur opinion a évolué mais l'objectif n'était pas de civiliser les barbares, ils n'étaient pas des jeunes barbares incultes avant  de nous rencontrer et ils ne sont pas devenus des êtres suprêmes civilisés depuis qu'ils font le spectacle. Je pense qu' ils sont devenus des êtres de plus en plus libres avec une conscience qui s'est aiguisée. On a cherché à leur donner une boîte à outils pour se forger leur propre opinion et pour pouvoir nommer et conceptualiser un certain nombre de choses. Mais après ils sont restés libres de leur propre opinion. Aujourd'hui, il y a une volonté de leur part d'avoir un esprit critique sur ce qui est dit.


 

Comment vous êtes vous organisés pour mettre en scène une pièce avec des comédiens non professionnels?


Arnaud Meunier : C'est du temps et de la patience, plus d'un an de travail. C'est de l'investissement au quotidien et de manière hebdomadaire très forte et puis il fallait suivre un chemin initiatique, le chemin de l'apprentissage, à la fois de la découverte d'une pratique artistique qu'ils ne connaissaient pas et de la découverte de soi-même. Il fallait oser avoir accès à son corps, à ses émotions, se faire confiance en somme. On a mis en avant le principe de bienveillance de sorte à ce que chacun ose prendre des risques, n'aie pas peur de s'exposer aux autres.

Ce principe de bienveillance très actif au sein du groupe a abouti à la fondation de ce que j'appelle une "compagnie éphémère". Aujourd'hui cette compagnie éphémère est nourrie par une énergie très particulière qui provient de cette bienveillance initiale qu'est la fraternité et cette fraternité très puissante existe dans le groupe. C'est une famille très soudée qui s'est fondée et qui emmène une énergie très particulière sur scène qui touche le spectateur.

Le spectateur sait que ce ne sont pas des comédiens professionnels donc il y a une forme de fragilité qui se dégage mais c'est ce qui fait aussi leur force car il y a une vibration très particulière sur le plateau qu'on trouve dans peu de spectacles, parce qu'on n'est pas habitués à voir ce type de jeunes gens sur scène. Je pense que c'est ça qui rend le spectacle et cette création singulière. C'est avec ce type de symbole que je voulais parler du 11 septembre.




Pourquoi avoir choisi de vous entourer des chorégraphes Rachid Oumaradame et Jean Baptiste André?


Arnaud Meunier : Dans nos sociétés occidentales, le corps est quelque chose qui est très nié, on n'y fait pas attention, on le malmène, on l'ignore, on l'oublie et, quand on a 17 ans, les corps portent les stigmates les plus forts de nos sociétés. La présence du chorégraphe était une façon d'assumer son corps, d'en prendre conscience de pouvoir être fort par rapport à ça.

Et aussi le fait d'oser la partie chorégraphiée, puisqu'un choeur a été conservé dans la pièce en américain qui dit des extraits d'articles de journaux ou de publicités. Un clin d'oeil à Broadway, en quelque sorte, qui fait partie de New York et des Etats Unis. D'ailleurs, si on proposait à tous ces jeunes gens d'emmener le spectacle à New York, ils seraient les premiers à sauter de joie. Bien sûr, ils ont grandi en banlieue mais New York continue d'être une ville de rêve, une ville d'accueil, une ville qui reste un objet d'admiration et de fantasme et c'est aussi ça que le spectacle raconte. 



Le fait que la pièce soit basée sur des faits objectifs et intègre très peu d'éléments fictionnels empêche-t-elle un parti pris de la part du metteur en scène?

Arnaud Meunier : Le fait de choisir des lycéens pour jouer la pièce est un parti pris indéniable, même un pari plus qu'audacieux. Roland Barthes disait de l'écriture de Vinaver quelque chose qui est très juste, c'est que Vinaver présente dans ses pièces l'image d'un monde sans procès. Donc, dans ses pièces, Vinaver ne juge ni les êtres ni les événements, il laisse la place au spectateur pour se faire sa propre opinion. C'est quelque chose qui désarçonne parfois les spectateurs parce qu'on est habitué à une sorte de théâtre didactique, où les bons sont nommés et les méchants aussi. Personnellement, je pense qu'on est dans un monde de plus en plus complexe et que c'est cette complexité du monde qu'il faut embrasser.


C'est vraisemblablement de cette complexité du monde dont nous avons voulu parler aux lycéens à travers tout le projet. Face à cette complexité du monde, le rôle du théâtre est d'ébranler les certitudes. Plutôt que d'asséner des thèses toutes faites, prémâchées et rassurantes, la meilleure chose que l'on puisse faire est d'ébranler les certitudes et d'amener les spectateurs à leur propre réflexion. Michel Vinaver est dans une démarche socratique qui me passionne car en tant que spectateur et metteur en scène je préfère les spectacles qui posent des questions plutôt que des spectacles qui  tentent de m'imposer des réponses.



Propos recueillis par Irène Ranson

08/09/2011
11 septembre theatre de la ville islam interview

ON EN PARLE dans Froggy's delight


Comédie dramatique de Michel Vinaver, mise en scène de Arnaud Meunier, avec Philippe Durand, Elsa Imbert, Nathalie Matter, Stéphane Piveteau, Thierry Vu Huu et des lycéens issus de trois établissements de Seine-Saint-Denis.
Une longue passerelle éclairée de rouge traverse le fond de la scène de part en part, formant un angle de chaque côté. Les uns après les autres surgissent les jeunes comédiens amateurs (ils sont 44 au total, tous élèves de trois lycées de Seine-Saint-Denis) entourés des comédiens professionnels de la Compagnie de la Mauvaise Graine.
Alors la chronologie des événements de ce jour inoubliable qu'est le "11 septembre 2001" s’étale, heure par heure ; les jeunes comédiens jouant tous les rôles et les adultes, les journalistes commentant les événements. On a l’impression de revivre cela en direct. Ca fait dix ans déjà mais en entendant à nouveau l’avancée de la situation au fil de la journée, on a l’impression que c’était hier.
Les lycéens sont sérieux ; chacun joue sa partition avec application. Les discours et les annonces se succèdent, ponctués d’intermèdes musicaux à grand renforts de chanteuses de music-hall ou de pom-pom girls parce que ça aussi, c’est l’Amérique : "the show must go on".
Dans un bel élan chorégraphique, habilement mené par Jean-Baptiste André et Rachid Ouramdane, les corps tombent au sol comme autant de morts à la minute. La mise en scène d’Arnaud Meunier allant à l’essentiel s’efface derrière les mots de Michel Vinaver. Enfin, ce ne sont pas exactement les siens : au lendemain de cette tragédie, le dramaturge a collecté les écrits officiels, les témoignages et s’est livré à un vrai travail d’archiviste pour rendre compte de ce jour où le monde a basculé. Le texte, même s’il ne prend aucun parti, met tout de même en évidence le parallèle entre les discours très semblables de Bush et de Ben Laden.
Un spectacle aussi magistral que nécessaire donc, qui brosse un portrait de l’Amérique ébranlée où plus rien ne sera jamais comme avant en ce début de 21ème siècle.
Saluons ce travail qui permet à des jeunes de vivre une aventure théâtrale hors du commun et d’être, une fois n’est pas coutume, sur le devant de la scène pour de bonnes raisons. Si cela pouvait se répandre un peu, le monde progresserait sûrement plus vite…

mercredi 14 septembre 2011

Le programme signé par tous les comédiens de la compagnie éphémère.

Merci pour cette belle idée à Angèle Saez, la maman de Priscillia.

lundi 12 septembre 2011

BONDY BLOG

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Le 11 septembre joué par des lycéens du 9-3

Lundi 12 septembre 2011 | Posté par Amine Benmouhoub
Arnaud Meunier met en scène le 11 septembre 2001, pièce écrite par Michel Vinaver. Originalité de la chose, la pièce est jouée par des lycéens de plusieurs établissements de Seine-Saint-Denis. Le public est conquis.
Dimanche 11 septembre 2011, Théâtre de la Ville. Au cœur de Paris, près de Châtelet, je retrouve les élevés que nous avons rencontré, peu avant les vacances, pour le projet théâtre  sur l’attentat le plus médiatique du 21éme siècle. Il aura fallu un an de travail pour le présenter au public parisien. La pièce de Michel Vinaver est jouée par 44 élèves de 3 lycées de Seine-Saint-Denis. Le moment est fort pour tout le monde, 10 ans après les attentas, des jeunes lycéens vont rejouer des scènes de vie qu’ont vécu certaines victimes du 11 et certains terroristes. La charge émotionnelle est intense. Le décor plonge dans l’ambiance, une sorte d’échafaudage qui me fait penser aux décombres de Ground Zero, juste après l’effondrement des tours.
Avant que les lumières s’éteignent pour laisser place aux artistes en herbe, une personne dans le public raconte : « C’est la cinquième fois que je vais voir la pièce, depuis les représentation à Saint-Étienne ». Lassée à force ? Je lui demande : « Pas du tout, au contraire, à chaque fois, je vois des choses que je n’ai pas vu avant et très franchement, je suis bluffé».
Après cet avis élogieux, je suis pressé de voir ces jeunes, dont certains du lycée Jean Renoir à Bondy où j’ai fait mes classes, apparaître sur les planches devant le ministre de la Culture F. Mitterrand présent dans la salle. Les lumières tombent, les derniers  «chutttt ! » se font entendre, la scène s’éclaire… La première scène relate les paroles de terroriste entendues par les équipages et les tours de contrôle  avant que les avions percutent les Twins towers.
La troupe de jeunes évolue dans ce contexte, le jeu des acteurs est grave, dramatique, ils tombent au sol, chacun se relève, donnent leurs témoignages pour ensuite bientôt disparaître en retombant au sol. On découvre un spectacle plutôt original, toujours conduit à deux voix, des acteurs-narrateurs, avec une suite de témoignages joués et recueillis auparavant à travers les médias par l’écrivain, Michel Vinaver. Ils sont retranscrits sur scène de manière très artistique par le metteur en scène, Arnaud Meunier.
Les scènes de jeunes sont entrecoupées par des comédiens plus âgés jouant le rôle des narrateurs. Les terroristes, eux aussi, ont le droit de s’exprimer puisque, un d’eux lit son testament, donnant les détails de son enterrement, en ne sachant pas, que dans son cas, il n’y aura pas de corps à enterrer.
Une des meilleures scènes du spectacle est selon moi celle où l’administration politique et militaire américaine se confronte aux terroristes chacun prêchant aux extrémités de la scène. Chaque parti défend son steak sur scène et sa thèse, mais on ne peut s’empêcher de trouver une certaine similitude guerrière entre les deux discours, tous finissent par en appelé à Dieu : «  Que Dieu bénisse l’Amérique » contre « Que Dieu nous protège ».
Lorsque les lumières s’éteignent, une standing-ovation digne des grands spectacles et des grands comédiens éclate. Mission réussie, un an pour monter un projet unique pour une expérience unique. Après 5 représentations entre Saint-Étienne et  Paris, il reste une dernière représentation au Blanc-Mesnil, le 7 octobre, avant que nos comédiens en herbe s’attaquent à un autre projet : le Bac. Ceux qui n’auront pas la chance de voir ce spectacle, il y aura un documentaire diffusé sur France 2 prochainement.
Une des accompagnatrices du projet confie : « ce n’est pas la premier fois que je vois la pièce, mais les larmes sont toujours là avec autant d’émotion et surtout ils ont été très bons cet après midi avec tout le travail effectué depuis un an, je suis fan ! ». Une vieille dame dans le public de rajouter : «  Les parents de ces jeunes doivent être fiers d’eux ! »
Amine Benmouhoub

ON EN PARLE dans Agoravox

Théâtre à l’Antique ?

Dans les commémorations de la destruction des Twin Towers de Manhattan, il y a une mise en scène remarquable du texte de Michel Vinaver 11 septembre 2011. Ce spectacle qui a encore quelques représentations devant lui rassemble sur scène un "fragment du peuple de la Terre" pour représenter un événement qui atteint le peuple de la Terre en son entier. C'est un des aspects de sa réussite.
L'autre aspect, cela va mieux en le disant, est la force et la beauté de ce qui est donné à voir et à entendre, la force et la beauté de ces jeunes acteurs qui seront demain les adultes de notre planète.
Au Théâtre de la Ville, quarante-quatre lycéens jouent la pièce chorale de Michel Vinaver, 11 septembre 2001, mise en scène par Arnaud Meunier. C’est une pièce patchwork, écrite non pas à partir des mots, seulement, mais à partir d’articles de journaux, principalement du Herald Tribune, des témoignages, les paroles de Bush et Ben Laben…
Ainsi le texte vient déjà d’une sorte de collectif. Les « briques » de ce texte sont déjà des textes divers en lien avec l’événement. Dans cette forme, nous n’aurons pas la parole des morts, celles et ceux qui ont couru et n’ont pu s’échapper. Pas de fiction.
Michel Vinaver explique que le dramaturge n’a pas à raconter l’histoire que tout le monde connait et peut concentrer son attention sur ce qu’il veut, ici sur ce qu’il se passe vraiment. Il a voulu garder une empreinte, selon son mot, de l’événement.
Ce texte qui est déjà la mise en forme théâtrale de textes déjà là, qui prend la forme de l’expression d’un chœur, pas de personnages, quelques personnages éphémères dont on suit le parcours un moment, comme le groupe des miraculés de l’ascenseur, ce texte est dit par un groupe de jeunes personnes, de jeunes citoyens de la banlieue.
La banlieue de nos grandes villes, dont celle de Paris, est l’objet d’un souci qui s’exprime dans des discours assez peu efficients, loin du réel. La banlieue reste méconnue et mal appréhendée. Arnaud Meunier a choisis ces acteurs-là, il a voulu travailler avec ces jeunes gens, les faire travailler. Ils sont une représentation de notre humanité, sa diversité et son unité. Ils sont une réalisation du rassemblement des hommes dans un seul monde, sur une petite planète. Ils sont un concentré du peuple humain, avec une vingtaine d’origines différentes. Ils sont une figure de l’universalité humaine « décloisonnée », avec toutes sortes de conséquences difficiles à comprendre et à gérer parce que nous n’avons pas d’antécédent. Des actes de guerre nous atteignent tous immédiatement. (je prends le mot guerre pour signifier tous les combats qui n’ont pas d’autres règles que d’obtenir la victoire, en ce sens, le terrorisme est une forme de guerre. En ce sens, la guerre est la barbarie).
Dans le travail, ils ont mis en avant la bienveillance comme valeur nécessaire : ne pas trop compter fort à l’autre ses erreurs, ses imperfections ; lui faire crédit qu’il peut changer et s’améliorer, qu’il va changer et s’améliorer. Celles et ceux qui ont entrepris le travail étaient plus nombreux que celles et ceux qui sont allés jusqu’au bout. Tous les jeunes qui ont voulu être dans le spectacle l’ont été. Ils ont tous été intégrés, ils ont pris une place à partir de ce qu’ils pouvaient, voulaient, savaient faire.
L’association Citoyenneté Jeunesse a apporté son concours. Une des craintes que suscitait le projet était de voir se reproduire et s’exacerber les conflits sous-tendant l’événement narré. Il n’en fut rien.
11 septembre 2011 a tissé d’un bout à l’autre du travail de création les éléments du fond et de la forme, (tout du long, la mondialisation de l’humanité est en jeu…)  pour donner un spectacle parfaitement abouti. On ne peut tenir pour des maladresses la façon de dire de ces jeunes, ils ne sont pas en manque d’une technique professionnelle, ils donnent à entendre le texte, ils donnent à voir les personnages « fugitifs » avec toute la générosité qu’il faut pour qu’ils nous parviennent sans effort.
Un dispositif de poutrelles rouges, avec passerelles… qui m’a fait penser à West Side Story pour ma part, des musiques habilement choisies, des passages en Anglais, New-York, New-York en fin remarquablement chanté… une scène « chorégraphique » où tous ces jeunes gens circulent et enlèvent leurs habits qui semblent ceux du quotidien pour revêtir les vêtements de leurs rôles, des « traders » surtout… s’ajoutent à la présence des acteurs pour faire de ce spectacle, un événement théâtral complet, civilisationnel (?) contre un acte de guerre sans précédent et espérons-le qui restera unique.
En ce sens, l’empreinte devient marque.

ON EN PARLE dans News en Seine

Des apprentis comédiens rejouent le 11-Septembre pour fraterniser

Dernière répétition de la pièce éducative avant sa première
le 10 septembre © Elodie Barakat

Une quarantaine de lycéens de Seine-Saint-Denis interprètent une pièce qui refait vivre le drame du 11-Septembre en trois représentations au Théâtre de la Ville de Paris. Leur but : éviter les amalgames contre l'Islam et rapprocher les communautés.

Adaptations cinématographiques, documentaires, chansons ou livres… Le théâtre était jusqu’alors l’un des rares champs d’expression qui avait échappé à l’adaptation du 11-Septembre 2001. C’est désormais chose faite, grâce à la pièce de Michel Vinaver, écrite quelques semaines après la catastrophe. Une pièce à portée éducative, mise en scène par Arnaud Meunier, qui lutte contre les raccourcis rapides entre Islam et Islamiste. A l'occasion du 10e anniversaire des attentats, le directeur de la compagnie de la Mauvaise Graine à Saint-Étienne, a posé ses valises au Théâtre de la Ville de Paris pour trois représentations événements les 10 et 11 septembre 2011.

Au-delà de sa mise en scène contemporaine - mélange de danses (chorégraphiées par Jean-Baptiste André), de chants et d'extraits de conversations, entre les pilotes d'avion et la tour de contrôle - le projet éducatif rapproche des élèves du 93 (Seine-Saint-Denis) de différentes confessions religieuses. Si le 11-Septembre a divisé le monde en pointant excessivement du doigt la communauté musulmane, la pièce a pour ambition d'étouffer les clivages.

La représentation n’a été inspirée par aucun devoir de mémoire. Pour le metteur en scène : "Ce n’est pas une pièce historique. Son auteur avait simplement la volonté de se tourner vers l’avenir et de s’interroger : où en est le monde maintenant ?" Très attaché à porter le réel sur les planches, Arnaud Meunier, qui a travaillé sur ce projet durant un an avant de le voir aboutir, s’est montré fier du résultat final :"J'ai réussi à faire travailler ensemble et fraterniser 44 lycéens d'une vingtaine d'origines différentes."


ON EN PARLE dans le monde...

Le monde entier se souvient du 11 septembre.
A la télévision américaine en langue espagnole.

http://univisionnuevayork.univision.com/decimo-aniversario-del-11-de-septiembre/lo-ultimo/article/2011-09-11/el-mundo-entero-recuerda-el-11-de-septiembre

"En París también recordaron el décimo aniversario del 11 de septiembre. Unos 45 jóvenes que tenían entre seis a nueve años el 11 de septiembre del 2001 y crecieron marcados por los atentados contra las Torres Gemelas de Nueva York, recrearon la tragedia en el parisino Teatro de la Ville con una obra titulada "D'un 11 septembre à l'autre" o "De un once de septiembre al otro". La obra, escrita por Michael Vinaver y puesta en escena por Arnaud Meunier, reúne testimonios de los ataques contra el World Trade Center, discursos oficiales, artículos de diarios, frases de Osama Bin Laden y de George W. Bush, palabras de las víctimas. El espectáculo, que se estrenó el sábado ante un teatro lleno, y se presenta sólo este fin de semana en el que se conmemoran los diez años de los ataques, ha llamado la atención porque es un experimento inédito en Francia".


Dans une dépêche AFP en portugais:

.http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jHdpUxGHq0Z1o6WOnfqSKnP1fC_Q?docId=CNG.8caf71ff5bbd222a37f0db0922a36992.e1

Alunos dos subúrbios de Paris revivem o 11 de Setembro
De Ana María Echeverría (AFP) – Há 14 horas  .
PARIS, França — Um grupo de 45 jovens de um subúrbio pobre de Paris, que tinham entre seis e nove anos, em 11 de setembro de 2001 e cresceram marcados pelos atentados contra as Torres Gêmeas de Nova York, recriaram a tragédia no 'Thêatre de la Ville' parisiense, que nunca viu tanta juventude e exuberância em seus palcos.Intitulada "D'un 11 septembre à l'autre", de um 11 de setembro ao outro, numa tradução literal, a peça, escrita por Michael Vinaver e dirigida por Arnaud Meunier, reúne depoimentos dos ataques contra o World Trade Center, bem como discursos oficiais, artigos de jornal, frases de Osama Bin Laden e de George W. Bush.O espetáculo estreou sábado, com o teatro cheio, chamando a atenção por ser experiência inédita na França.Nenhum dos jovens intérpretes - alunos de três escolas públicas de Seine-Saint Denis, um subúrbio de Paris habitado por imigrantes, em maioria, e do qual geralmente só se fala quando explode algum tumulto - jamais havia feito uma apresentação desse tipo, e quase nenhum pôs os pés num teatro.A maioria dos meninos e meninas, provenientes de 20 países diferentes - entre eles há apenas poucos franceses - são de religião muçulmana, e viveram na própria carne as consequências do 11 de setembro, que intensificou o confronto entre dois mundos, duas culturas, duas religiões.


Os jovenes trabalharam durante um ano com Meunier e com cinco atores profissionais, não conheciam a cronologia dos ataques terroristas contra Nova York e Washington, mas estavam conscientes de que esses atentados alteraram a ordem mundial.Os ataques "aumentaram a islamofobia", comenta Marion, enquanto outros admitem que, antes do trabalho que fizeram para o espetáculo, acreditavam firmemente em alguma "teoria de complô" para explicar os atentados.Para o espetáculo, transformaram-se em negociantes ou pilotos suicidas, cantaram em coro, despediram-se de seres queridos, desabafaram toda sua angústia.




samedi 10 septembre 2011

EMOTION D'UNE SPECTATRICE

Bonjour à tous,
Hé oui j'ai pleuré comme une madeleine en vous ovationnant hier soir ! Merci à chacun de vous, jeunes, profs, metteur en scène, pros. BRAVO ! Chacun de vous qui a participé, qui a cru, qui s'est offert... votre rêve est ainsi devenu réalité, émerveillement, ouverture, libération.
C'est ce sentiment de libération qui m'a bouleversé. Pendant tout le spectacle, je scrutais chacun de vos visages, uniques,beaux, puissants,  de vos corps, et je sentais votre implication, votre sérieux, vos envies, votre plaisir, votre surprise, votre gratitude,,, votre confiance. C'est possible, je le fais! Ce gigantesque cadeau qui vous a été offert, vous l'avez si bien reçu, si savamment emballé qu'il devient cadeau pour chacun de vos spectateurs. C'est magnifique ce que vous êtes capables de faire, soyez en fiers !
Je suis émue à l'idée qu'en changeant, vous avez changé votre vie; désormais vous connaissez ces capacités qui vous animent, vous avez appris à aller chercher votre motivation, votre confiance en vous, votre solidarité, votre envie de partager, votre amour des autres, votre respect de la compétence; vous avez appris à exprimer vos besoins de justice, de cohérence, de fraternité, de réussite, de découverte,,, bien d'autres encore. Vous avez compris que vous aviez, comme chacun de nous, votre place dans le monde, que ce monde vous attend, affamé et curieux de tout votre potentiel.
Alors je te souhaite, à toi Diana, à toi Yassine, à toi Sabrina, à toi Sidra, à toi Massim, à toi Fatih, à toi Safa, à toi Mouna, à toi Sabrina, à toi Zeïneb, à toi Abdimanaf, à toi Laura, à toi Marion, à toi Walid, à toi Mathusha, à toi Ibrahim, à toi Djess, à toi Tahirou, à toi Pernelle, à toi Fouad, à toi Loïc, à toi Dahlia, à toi Antoine, à toi Jacqueline, à toi Warren, à toi Sharoz, à toi Sory, à toi Maxime, à toi Leslie, à toi Maive, à toi Sébastien, à toi Caroline, à toi Steven, à toi Frédéric, à toi Sindy, à toi Priscilla, à toi Guideallak, à toi Soleine, à toi Christopher, à toi Frederico, à toi Hi Kandée, à toi Julie, à toi Maroua, à toi Soumail, tout au long de ta vie, au milieu des doutes, des difficultés, des errances, des succès, des bonheurs, de veiller à puiser dans toutes ces ressources que tu sais tienne, dans ta formidable capacité à avoir un impact sur le monde, à allumer les réverbères de la planète pour que "le rêve dévore ta vie afin que ta vie ne dévore pas ton rêve"(St Exupéry). Vous savez que c'est possible, vous nous montrez avec force et  élégance qu' "exister c'est oser se jeter dans le monde"! (S. de Beauvoir)
Je ne résiste pas à l'envie d'un autre petit caillou sur le chemin de votre vie : Thomas Edison affirmait lors de ses découvertes "si nous faisions tout ce dont nous sommes capables, nous nous surprendrions vraiment!". Avec quelle évidence vous nous l'avez démontré !
Quand je vous imagine, tous, je vois une danse fluide, confiante et respectueuse, de savoir-faire et savoir-être entre vous, les jeunes, vos professeurs, les professionnels; à l'image de cette danse d'échanges harmonieux attendue pour le monde !
Avec vous, j'ai rempli mon panier d'espérance; je vous serre contre mon cœur, oui, TOUT EST POSSIBLE !
merci,
des sourires
Laure

ON EN PARLE un peu partout...

- http://www.tl7.fr/11-septembre-le-choeur-de-la-tragedie-787.html


- http://www.mondomix.com/actualite/1565/arnaud-meunier-l-islamophobie-a-ete-theorisee-a-partir-du-11-septembre-2001.htm

- http://www.france-info.com/chroniques-sortir-ecouter-voir-2011-09-03-11-septembre-2001-comment-faire-de-l-art-apres-la-tragedie-552332-81-118.html 

vendredi 9 septembre 2011

ON EN PARLE dans Le Parisien



Ils avaient 7 ou 8 ans quand les tours du World Trade Center se sont effondrées: des lycéens de Seine-Saint-Denis rejouent ce week-end la tragédie du 11 septembre 2001 sur les planches du Théâtre de la Ville à Paris dans la pièce "D'un 11 septembre à l'autre".Francois Guillot
"En 2001, on était petits, on n'avait pas conscience de ce qui se passait, pour moi ça se résumait à des images choc à la télévision et le visage effrayé de mes parents", raconte Soumail, 18 ans, élève de première à Aulnay-sous-Bois, installé dans une loge du théâtre parisien avant une des dernières répétitions. 
Pour Maxime, 17 ans, scolarisé à Noisy-le-Grand, "cet événement a bouleversé le monde et la question est de savoir comment ça se passe après". Après les attentats, "il y a eu les clichés sur les musulmans et un amalgame avec les terroristes, la communauté musulmane en a beaucoup souffert", regrette-t-il.
Samedi et dimanche, ils seront 44 jeunes de Seine-Saint-Denis, en costume de pilote ou d'homme d'affaires, sur la scène du Théâtre de la Ville pour trois représentations de la pièce "D'un 11 septembre à l'autre", mise en scène par Arnaud Meunier d'après le texte de Michel Vinaver "11 septembre 2001", où sont entrelacés des témoignages recueillis par l'auteur peu après les attentats.
Au delà de la commémoration, explique Arnaud Meunier, "je voulais interroger le présent et surtout le futur". "Tous ces jeunes gens représentent d'une certaine manière ceux qui étaient les salariés des Twin Towers, puisque Manhattan, c'est vraiment une terre d'intégration", poursuit le metteur en scène. "C'est aussi ce choc-là que j'ai envie de créer chez le spectateur, ce trouble de se dire que l'on peut voir chez ces lycéens une incarnation possible des protagonistes de l'événement", dit-il.
Ces lycéens du 93, originaires de 20 pays différents, "ont davantage vu leur vie changer après les attentats du 11 septembre, avec la montée de l'islamophobie, la recrudescence de la méfiance", selon lui. "Mais ils ne savaient pas que c'est à ce moment que les choses ont basculé, l'idée est donc de leur redonner cette perspective historique".
Après deux semaines de répétition en août à la Comédie de Saint-Etienne, les lycéens y ont déjà joué la pièce les 4 et 5 septembre devant 600 personnes.
Pendant "cette année de travail, on a beaucoup appris sur le 11-Septembre qu'on ne verra plus jamais pareil, on a aussi revu nos clichés sur le théâtre qu'on croyait ennuyeux, on s'est ouverts et surtout on est fiers de nous", martèle Sabrina, brune aux yeux noirs de 16 ans, d'Aulnay-sous-Bois.
"On essaie de ne pas se mettre la pression pour Paris mais cette fois, nos familles vont être dans la salle. Il y a forcément du stress mais c'est avant tout de l'excitation et de l'adrénaline", estime Christopher, 18 ans, habitant de Bondy.
Arnaud Meunier leur répète qu'il faut qu'ils soient des "samouraïs, quand bien même le décor s'écrase, il faut continuer à jouer".
L'autre objectif de ce travail, pour le metteur en scène, était de "faire voler en éclat les préjugés sur les jeunes et sur ceux du 93 en particulier. Après un an de travail, il y a une puissance qui s'est développée, une force surprenante et le public de Saint-Etienne a été étonné de ça", se réjouit-il.

ON EN PARLE dans "l'Express"

http://www.lexpress.fr/actualites/1/culture/enfants-en-2001-des-lyceens-du-93-jouent-le-drame-du-11-septembre-sur-scene_1028589.html

ON EN PARLE dans "La vie"

http://www.lavie.fr/actualite/monde/les-lyceens-du-93-interpretent-la-piece-11-septembre-2001-09-09-2011-19805_5.php

lundi 5 septembre 2011

dimanche 4 septembre 2011

LA GÉNÉRALE A SAINT ETIENNE



Répétition générale
Samedi 4 à 17h




Michel Vinaver, l'auteur de "11 septembre 2001" est dans la salle...
Maroua T. a recueilli ses premières impressions après la pièce:











"Le texte est fier de ce qu'il a suscité chez ces êtres, ces jeunes, ces âmes. 
L'auteur est ébahi de voir ce qui s'est passé avant et l'arrivée.
Un réel déploiement de talents avec une vraie beauté. On est très ému. Je ne pensais pas que cela prendrait une telle ampleur, je n'ai pas assez d'imagination pour imaginer cela. Tout est dans l'écart total, sur tous les plans, y compris l'âge. Il n'y a aucun trompe l'œil , du coup, l'immédiateté est là." 
                                                                 M. Vinaver





SAINT ETIENNE

ON EN PARLE SUR FRANCE 3


http://culturebox.france3.fr/all/39520/la-comedie-de-saint-etienne-fait-son-11-septembre#/all/39520/la-comedie-de-saint-etienne-fait-son-11-septembre



samedi 3 septembre 2011

SAINT ETIENNE

Samedi 3

ON EN PARLE à FRANCE INFO

http://www.france-info.com/dossiers-11-09-01-10-ans-2011-09-03-quand-le-11-septembre-inspire-les-artistes-549056-107-540.html#

Après la répétition générale...
Quelques réactions:

Sur facebook samedi 3 sept 22h30


Philippe Durand (comédien)


Rarement connu autant d'émotions sur un temps de répétition.
Le travail d'Arnaud est très fort, vous êtes splendides, jeunes gens, la pièce me bouleverse.

Juste vous, votre engagement, votre tenue, tous ensemble dans la même histoire.
Vous êtes beaux, vous êtes grands, vous êtes forts! Lâchez rien!
Je vous aime.
Bonne avant-première demain. LÂCHEZ RIEN!